Arles, L’Étoile Blanche et l’Écho du Rhône
En Arles, la cité, grande dame du Midi,
Van Gogh, en mil huit cent quatre-vingt-huit, s’éprit
Du pont métallique, en ce clair octobre fin,
Qui distribue les flux sur les bords du chemin.
Traverser le grand Rhône, après l’Arles si belle,
Sa douceur de vivre, sa grâce éternelle,
Pour atteindre ce lieu, tout en étant encore
Dans l’aura de la ville, un divin corridor.
Rome, jadis, forma cette ville si neuve,
Dont le cirque et le théâtre, à l’âme qui s’émeuve,
Donnèrent aux vivants la joie, pure et profonde,
Ceux qui vers Trinquetaille, au-delà, se rendent.
Là, il fait bon vivre, les jeunes vont et viennent,
Filles et garçons pensent aux rives qui s’égrènent.
Ô féconde terre d’Arles, qui de ses beautés
Donne à ses jeunes femmes d’exquises clartés,
Entre l’ardeur castillane et l’italienne grâce,
Une vie se déploie hors du temps qui se lasse.
On s’en va, pas à pas, vers l’ancien pont romain,
Qui n’est plus qu’un vestige, un lointain parchemin,
Dont seules les piles fortes, en terre enracinées,
Murmurent les secrets des années passées.
Blanche étoile, Arles impériale, à jamais,
Gardienne du Midi, de ses plus doux attraits.
Ta langue, ton histoire, ont embaumé l’esprit,
Mes souvenirs d’antan, en ton sein inscrits.
La photographie y donne un poids, une résonance,
Qui vibrera en moi, toute mon existence.
Christophe Glaudel / 2000